La reine Belacane

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" De là, il se rendit au royaume de Zazamanc. Il y entendit tous les habitants pleurer la mort d’Isenhart, qui avait péri en combattant pour l’amour d’une dame. C’est Bélacane, la douce et loyale dame, qui avait été la source de son tourment."
Ainsi commencent les aventures de Gamuret en orient [1]. Cette reine Bélacane, assiégée au milieu de sa cité circulaire par les huit armées noires et les huit armées blanches nous renvoie, par la sonorité de son nom, à l’image du Pélican.
 

Cette image du Pélican, qui arrache des morceaux de son propre coeur pour en nourir ses enfants, est une grande image christique du Moyen-âge.
Dans le folklore du sud de la France, on trouve la légende suivante, attribuée aux bonshommes cathares :
 
Il y a un oiseau, nommé le pélican, lumineux comme le soleil, et qui le suit dans sa course. Cet oiseau eut des petits, et lorsqu’il les laissait au nid pour aller accompagner le soleil, une bête venait qui les démembrait et leur coupait le bec. Et quand le pélican revenait à ses petits et qu’il les trouvait ainsi démembrés et amputés, il les guérissait. Comme cela arrivait fréquemment, le pélican imagina de dissimuler sa clarté et de se cacher parmi ses petits, et que quand la bête viendrait, il la prendrait et la tuerait, ce qui fut fait. Et c’est ainsi que furent délivrés les petits du pélican. Et de la même manière Dieu avait fait les créatures et le dieu mauvais les détruisait, jusqu’à ce que le Christ dépose ou voile sa clarté quand il prit chair de la vierge Marie. Il prit alors le dieu mauvais et le plaça dans les ténèbres de l’enfer, et depuis ce jour il ne peut plus détruire les créatures du Dieu bon [2].
 
Ce mythe est explicite : le Pélican représente la lumière solaire de la Gnose, la Force de Christ. Les enfants du Pélican, c’est l’humanité qui tente de se relier à cette force, mais est toujours à nouveau mutilée et tuée par la force du démiurge, le " dieu mauvais ". Mais par le sacrifice de Christ, les enfants du Pélican seront sauvés et la bête liée, c’est-à-dire que les influences astrales de la sphère reflectrice [3] sont neutralisées pour le candidat qui se relie à la force de la Gnose. Ce symbole du Pélican sera repris au 17ème siècle par la Rose-Croix, puis par la Franc-Maçonnerie.

Dans certains textes de l’époque, le fameux sigle I.N.R.I [4] était lu : Ignis Naturae Renovator Integra (le feu de la nature qui renouvelle tout).
 

Notes :

[1] Parzival, livre I

[2] cité par Jean BLUM, in : Les Cathares ont écrit, Ed Ferrières

[3] Terme introduit par Jan Van Rijckenborgh pour désigner l’ensemble du champ astral planétaire. L’épithète "réflectrice" précise que ce champ n’a rien de spirituel, mais qu’il n’est que le reflet des activités, désirs et pensées de l’humanité.

[4] Jésus Nazaréen, Rois des Juifs, pancarte fixée à la croix du supplice d’après la bible


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