les Cathares et le Graal

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Dans les années 1930, apparaît le Graal Cathare. Cette thèse soutenue entre autre par A. GADAL et D. ROCHE fut portée à son sommet par le romancier allemand Otto RAHN via son livre "croisade contre le Graal" dans lequel il défend que le Parzival de Wolfram von Eschenbarch s’inspire directement de la réalité occitane du XIIIème siècle.
 

Cet ouvrage fut traduit en français en 1934 et, comme cela était prévisible, obtint dans le Midi un succès notable. Il fut réédité en Allemagne, en 1964, et aussi en France, en 1974, dans le sillage de l’engouement pour le catharisme qu’avait suscité dans le grand public l’émission de télévision "la caméra explore le temps".
 
Mais cet engouement soudain pour le Catharisme n’a pas manqué d’entraîner autour de ce Graal Cathare une polémique sans fin :
 
Tout d’abord, le fait que les recherches de Rahn, à partir de son retour en Allemagne en 1933 aient été financées par les SS dont il a finalement fait partie de 1936 à 1939 fait de lui, et de tous ceux qui l’ont assisté dans ses recherches, avant ou après 1933, un pestiféré.
 
D’autre part, nombre des récits du Graal ont été écrits dans le contexte de la croisade contre les Albigeois, principalement dans le but de réhabiliter le catholicisme et un ésotérisme catholique. L’exemple le plus frappant étant bien sûr la si célèbre "Quête du Graal", sous-tendue de façon indéniable par la théologie de Bernard de Clervaux, fortement opposée aux idées Cathares. Les travaux de Michel de Roquebert par exemple, tentent de démontrer que les continuations du conte du Graal ont été élaborées en réaction au Catharisme.
 
Quand au pog de Montségur à l’architecture solaire si souvent citée, il n’a - d’après les historiens - rien de commun avec le site Cathare, ce dernier ayant été rasé à la fin du siège de 1244.
 
En bref, il est difficile de s’extraire de la polémique habituelle qui anime les érudits, mais apparemment la légende propagée par Otto Rahn ne serait pas plus fondée que les précédentes
 
Et pourtant, celui qui, touché par la force de la Gnose, découvre le but profond de la vie et voit s’esquisser devant lui le glorieux processus de reconstruction de l’homme originel, de l’homme à l’image de Dieu ne peut s’empêcher d’éprouver la vérité profonde qui se cache derrière cette association entre les Cathares et le Graal et de s’interroger sur ces deux notions si profondément encrées dans les conscience : "les Cathares avaient un trésor secret" et "ce trésor des Cathares, c’est le Graal".
 
Mais quelle est, tout d’abord, la quintessence du Catharisme ? Quel enseignement le chercheur de vérité du XXIème siècle peut-il tirer des connaissances dont nous disposons actuellement sur le Catharisme ?
 
Véritables catalyseurs de la civilisation romane, ils ont par leur comportement permis l’avènement d’une culture hors du commun à cette époque, qui s’est manifesté dans l’architecture, l’art , le commerce et jusque dans la création des premières manufactures. Ce Christianisme véritable reposait sur une prise de conscience de la nature de l’homme et du monde, à savoir qu’il existe deux natures, une divine et parfaite et une autre déchue, coupée du divin. "Nous disons, nous, qu’il existe un autre monde et d’autres créatures, incorruptibles et éternelles, dans lesquelles consistent notre joie et notre espérance" trouve-t’on dans un traité cathare. L’erreur du monde c’est de croire que l’homme né de la terre et doué de raison soit le couronnement de la création, l’homme créé par Dieu. L’homme terrestre porte le plan de la réalisation, l’image de l’homme céleste, qu’il doit faire renaître et vivre en lui. Cette renaissance implique donc un processus de transformation de tout l’être, une imitation du christ, un passage d’un état larvaire à celui de Chrysalide : l’Endura, puis à la renaissance glorieuse : le Consolamentum des vivants.
 
Cette image de la transformation de la chenille en papillon, chère aux Cathares, s’applique parfaitement à l’homme engagé dans le processus de l’endura par transfiguration et rend bien compte du processus envisagé : la transformation structurelle qui permet de passer d’un état à un autre, fondamentalement différent (la chenille et le papillon n’évoluent pas dans les mêmes espaces et ne se nourrissent pas des mêmes matières) au travers d’un processus de transformation individuelle aux étapes à la fois successives et simultanées.
 
Les Cathares vivaient ce processus au travers d’une initiation Chrétienne. De quel trésor une telle fraternité dispose t’elle ? A l’époque actuelle, nous parlerions d’un champ de force, d’un pont vibratoire où les rayonnements du domaine originel de vie, les forces vives du monde de l’âme vivante sont recueillies et transmutées en une vibration assimilable par nos systèmes humains.

La capacité à recevoir un tel champ magnétique a de tout temps été représenté par une coupe. Cette coupe, c’est le GRAAL


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